Pour Tomasz Tobolewski et Sebastian Kubica l'enfer est une bataille purement formelle, un dialogue permanent entre artistes-amis. Face à la blancheur du papier ou de la toile, ils questionnent les limites et le sens du remplissage de l'espace vide par la substance de la peinture ou du dessin. Mais le chaos et l'ordre sont également des éléments indissociables du contenu de leurs œuvres. A travers elles, Kubica et Tobolewski veulent parler de l'Homme et de ses choix erronés, des destins tordus et de la recherche constante, souvent « infernale », de l'équilibre et du bonheur. Leurs travaux, bien que très différents, s'inscrivent donc dans le courant de l'art qui traite de thèmes importants et touche à des valeurs universelles.
Bien que les artistes abordent de grands sujets, ils en parlent sans pathos inutile, comme le ferait un montagnard polonais ou un Silésien. La valeur de ces œuvres se mesure donc à la sincérité de ces individualités créatrices exceptionnelles. En même temps, Kubica et Tobolewski ne se coupent pas du passé. Ils s'inspirent des maîtres de la peinture, de l'affiche, du graphisme, de la littérature, du théâtre ou du cinéma polonais, tchèque et occidental. Leur personnalité et leur sensibilité artistique sont continuellement façonnées par des rencontres réelles et fictives avec des personnes ordinaires et extraordinaires.
Les œuvres de Kubica et Tobolewski nous transportent dans un monde qui, bien qu'imaginé, nous est néanmoins étrangement familier. Car qui n'a pas un jour aspiré à une vie en parfait équilibre, quelque part entre l'enfer du chaos et l'enfer de l'ordre ? Qui n'a pas rêvé d'un bonheur dépourvu de conflits et de maux intérieurs et extérieurs, de précipitations et d'empressement, et en même temps libéré de l'ennui, de la routine et des clichés ?